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War Of Nothing ==> TOME 1: Objectif Retour
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3 mai 2007

Chapitre 1: Les élections présidentielles

«Bienvenue à l’émission «Je parle». Ce soir nous accueillons les deux candidats pour le poste de Président de notre chère République. Ce soir, nous saurons qui sera élu, qui aura le pouvoir de la France. A mes côtés, Bernard Puel et Mathieu Devoie, nos deux derniers candidats. Je rappelle en «gros», si je puis dire, le programme de Monsieur Puel. Tout d’abord, la baisse du chômage, baisse du niveau de délinquance dans les zones à risques, une augmentation du SMIC. Pour le programme de Monsieur Devoie, nous avons: Une ouverture totale des frontières françaises, baisse des impôts sur le revenu, réinsertion de délinquants juvéniles. Je vous rappelle Que ce soir, nous saurons QUI sera élu. Alors, rester à l’écoute.»

          L’écran de la télé lui piquait les yeux. Il ouvrait et fermait les paupières de plus en plus vite, posant ainsi sur ses yeux plusieurs couches d’humidité. Lassé de ces images, l’œil se ferma un instant. A la suite de l’œil, un nerf très court menant au cerveau. Celui-ci palpitait et régurgitait toutes les informations qu’il venait de recevoir. Mais cela lui importait peu.

          Entourant ce cerveau, une boîte crânienne cerclée de peau douce au parfum de musc. Sur cette peau, une pilosité, un cuir chevelu dur et épais. Sous  cette masse de cheveux, un front lisse et terne. Sous ce front les yeux, entre ces yeux, un nez respirant lentement, sous ce nez une gouttière reliant le nez à la bouche. Sous la gouttière, deux lèvres pulpeuses et saillantes cernées par deux joues fraîches et rondes. Ce tout forme un visage, qui est rattaché, par le cou au reste du corps. Ce corps se nomme Léo. Lassé par ces images, il se leva et alla chercher une bière au frigo de la cuisine.

          Léo avait 20 ans et son avenir semblait incertain. Il avait arrêté son école de publicité, sa petite amie était morte un an plus tôt, il vivait reclus, seul et replié sur lui-même, il ne voyait plus ses parents, il fumait trop et buvait énormément. Dans son appartement, il y passait ses matinées à fumer et à s’apitoyer sur son sort. Il avait décidé de vivre seul sans aucune aide extérieure. Il se considérait comme un paria de la société. Son appartement était pour lui comme une forteresse inviolable où lui seul avait accès.

          Pour subvenir à ses besoins, il travaillait le midi et le soir dans un café où il était serveur. Le patron ne l’aimait pas vraiment mais au moins, Léo était toujours à l’heure, savait rester discret et surtout savait se passer de tout commentaires sur la clientèle du restaurant qui était assez huppée.

          En pensant à cela, le jeune homme prit une cigarette Marlboro, dont il raffolait, l’alluma et tira plusieurs bouffées toxiques. Ses poumons déjà très encrassés par le temps s’emplirent de cet air nauséabond, et une fine pellicule de poison se déposât sur ses alvéoles pulmonaires.

Il prit une canette de bière et retournât au salon. Il s’assit sur le canapé, posa sa canette, approcha le cendrier, y plaça sa cigarette méthodiquement, s’empara de la télécommande et changeât de chaînes.

          Il tomba encore sur le débat politique, une annonce en bas de l’écran signalait que l’on pouvait encore voter par téléphone pour la personne que l’on verrait bien comme président de la République. Léo appuya à nouveau sur le bouton de la télécommande, mais rien à faire ; le débat détenait le monopole des six chaînes nationales. Léo se dit alors qu’il devrait acheter le câble pour avoir un plus grand choix de chaînes. Il était certain que cela lui servirait car il aimait rester enfermé chez lui à regarder la télé, boire et fumer ses cigarettes.

          Léo éteignit la télé au moment de la réclame, le dernier spot publicitaire fût celui qui vantait les mérites d’un tampon féminin intime, sentant le citron et la menthe.

          L’envie de bouger fût forte ce soir là, Léo avait envie de sortir prendre un peu l’air. C’était souvent comme cela qu’il réagissait par rapport à des émotions primaires, telle que celle-ci. Son cerveau primitif lui avait dicté jusqu'à présent de se terrer comme une bête sauvage, et maintenant il lui dictait l’envie de sortir, de changer du tout au tout.

          Léo s’habilla donc, ouvrit la porte, la referma derrière lui, descendit les escaliers de son immeuble et sortit dehors, dans cet espace restreint et enfumé éclairé par les projecteurs de la cour du voisin. Il n’y avait pas grand-chose à faire dans cette ville à cette heure-ci, mis à part aller à la discothèque du quartier, «LE ROLLER». Léo se dit que ce serait une bonne idée d’y aller. Mais avant, il désirait faire le tour du quartier; afin de faire face avec ses vieux démons.

          Il marcha dans la rue, cette ville si grise lui avait était si dangereuse. C’était au carrefour Blédin qu’il c’était fait agresser par toute une bande de voyous qui voulaient lui voler son téléphone portable. Léo marcha encore, il prit une rue sur la gauche et retrouvât ainsi sa plus grande peur. C’était ici qu’il c’était fait renverser par un conducteur ivre, un matin alors qu’il partait au travail, tôt le matin.

         

Dieu lui avait sauvé la vie maintes fois, et pour l’instant il regrettait de ne pas être mort.

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